Ca y est, dans la cour de l’école, le platane sème sa manne.
Nous sommes au mois de juin.
Et comme dans de nombreuses autres écoles de France,
Le platane diffuse son pollen par millions.
Tout en éternuant
En me frottant les yeux,
En vidant la boîte de mouchoirs devant mes élèves,
Et en me raclant la gorge,
Moins poliment, je me dis : “Foutu pollen !”
Comme moi, le pollen des platanes vous gêne ?
Et vous vous demandez :
Pourquoi y-a-t-il des platanes dans les écoles en France ?
Et combien de foutus pollens est-il en train de diffuser dans la cour ?
Je n’arrive toujours pas à trouver le nombre exact, mais sans doute des millions !
Ou encore, combien de pollens donneront un nouveau platane ?
A la vue de ma cour de récréation, zéro.
Je médite alors sur ce déploiement d’énergie au vue du résultat que cela produit.
Et je me dis que la nature est folle.
Cette folie, m’a fait penser à mon métier de professeur.
Au primaire, nous passons 864 heures face à nos élèves.
Soit plus de 3 millions de secondes devant eux.
Et que restera-t-il de toute l’énergie que nous y mettons ?
Parfois on est amené à douter.
Mais ce platane est là, dans de nombreuses écoles de France, pour nous rappeler une chose.
Nous devons semer sans compter.
Un jour une graine germera.
Et cela suffira.
C’est la loi de la nature : donner en abondance pour perpétuer la vie !
Alors chaque seconde doit être vécue avec l’intensité de la production d’une graine.
Du sourire à l’accueil des élèves.
Au salut pour se dire au-revoir à la fin de la journée.
Vivre avec intensité, sans chercher à savoir si cela donnera du fruit tout de suite.
Et les fruits ?
Nous le savons, cela ne nous regarde pas toujours.
Ils arrivent parfois bien plus tard.
Ou bien ailleurs.
Dans le jardin du voisin...
Alors pourquoi des platanes dans les écoles ?
Ce n’est pas pour embêter ceux qui sont allergiques.
Ni les jardiniers à l’automne qui ramassent quantité de feuilles.
C’est le compagnon des enfants
En leur procurant de l’ombre quand il fait chaud,
En créant une cachette au milieu de la cour,
Et en empêchant les joueurs de foot d’avoir un terrain standard.
Mais surtout, c’est le seul élément de la cour qui, avec la cloche, est là pour rappeler aux professeurs 3 choses :
1) Que nous sommes les témoins de la transmission.
Le platane a une espérance de vie de 1000 ans.
Il fait véritablement le lien entre les générations.
Il le fait en offrant quantité de lignes de vie sur la page de ses feuilles.
2) Que nous sommes les témoins de la générosité du don.
Avec ses millions de pollens envoyés dans l’air, nous devons espérer contre toute attente !
3) Que nous sommes les témoins de la croissance.
Le platane cherche la lumière et croît très rapidement, entre 1 à 2 mètres par an.
Nos élèves grandissent rapidement chaque année et recherchent la lumière.
En cette fin d’année, regardons à nouveau les photos de septembre pour s’en rappeler !
Voilà quelques réflexions sur cet arbre qui me fait éternuer en ce moment.
Bon mercredi foisonnant :)
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